Il aurait pu être marin, mais c’est finalement de l’eau douce qu’il s’occupe. Pierre Serna, ingénieur, a longtemps travaillé sur des plateformes pétrolières offshore avant de revenir sur la terre ferme. En 1990 il rentre chez lui, en France et crée Serinol avec des associés. A 47 ans, ce passionné repart de zéro pour créer une entreprise en cohérence avec ses valeurs.
Lorsque l’on discute avec Pierre Serna, on comprend vite que tout est une histoire de chimie, voire d’alchimie. Non pas en transformant le métal en or mais bien au sens de: “purifier l’impur en imitant les opérations de la nature afin de parfaire la matière”. “J’ai toujours été intéressé par les procédés de séparation des phases.” Pierre Serna est ingénieur chimiste, précisément un ingénieur procédés, et Docteur. Son objectif est de mettre en place “un enchaînement ordonné d’opérations aboutissant à quelque chose”, concrètement : il trouve des solutions à des problèmes. Dès 1990, après avoir étudié les eaux de mer et de gisement pétroliers, il s’intéresse aux machines de pré-traitements des eaux usées industrielles et urbaines, pour séparer mécaniquement les particules en suspension dans l’eau. En 1993 la première machine est produite, c’est un tamis rotatif, s’en suivront plus d’une vingtaine de machines pour compléter la gamme. Tous ces appareils ont pour objectif la séparation mécanique des particules en suspension dans l’eau.
Le traitement des eaux usées est relativement récent, il n’a pas plus de 100 ans. Le procédé d’épuration (l’origine des stations d’épuration) remonte à 1914 avec la mise en place de bassins où l’on active des bactéries pour dégrader les déchets. Avant cette date, les eaux usées étaient seulement évacuées et engendraient des problèmes d’hygiène, d’odeur et de propagation des maladies comme le choléra. La prise de conscience concernant la qualité nécessaire des eaux a permis le développement de techniques pour dépolluer l’eau souillée. En France la première station d’épuration voit le jour en 1940 dans les Yvelines (station d’Achères). Le procédé est simple, les boues issues des eaux usées sont stockées dans des bassins à ciel ouvert pour les oxygéner et activer ainsi les bactéries naturellement.
A partir des années 60, la qualité des eaux superficielles se détériore, de grands investissements sont lancés et la loi sur l’eau du 16 décembre 1964 engendre la création des agences de l’eau pour préserver la ressource. Au traitement biologique vient s’ajouter un traitement physico-chimique pour accélérer le procédé de séparation des particules en ajoutant des produits chimiques (floculant, coagulant…). Avec le développement de la population, des infrastructures de loisirs (stations balnéaires et stations de ski notamment) et de l’industrie, le traitement des eaux usées s’est généralisé. A ces méthodes de décantation une nouvelle étape de pré-traitement a été ajoutée pour plus d’efficacité. C’est là qu’intervient Serinol.
Serinol est basé à Bram, entre Toulouse et Carcassonne. Pierre s’entoure entre autres d’ingénieurs, de chaudronniers, de monteurs-testeur, pour structurer une équipe pluridisciplinaire et assurer ainsi toutes les phases, de la conception à la production des machines. L’entreprise intervient en aval des bassins de décantation et propose des outils performants, adaptés à chaque type d’effluents dans l’objectif de séparer ces fameuses phases.
“Dans beaucoup d’industries on retrouve cette étape de séparation de phase. Que ce soit noble par la distillation, pour produire du cognac par exemple, ou par filtration, décantation, flottation,… C’est un véritable défi ”
Pour comprendre à quel point une étape qui semble simple sur le papier est en fait une situation très complexe, le fondateur tient à nous donner quelques exemples :
“Nous sommes capables de fournir des outils pour les effluents industriels et domestiques. Dans un abattoir, il peut y avoir 3 ou 4 tonnes de matière à extraire chaque jour, dans ce cas on met en place un compacteur (Compacteur et convoyeur à vis comme le SERCOMP, ECOCOMP + le SERVIS) assurant le compactage et convoyage des refus de dégrillage et de tamisage ce qui va permettre de pressurer ces matières et ainsi diminuer leur volume. Dans les eaux usées des villes il y a beaucoup de matières graisseuses, huileuses. Nous avons une gamme de dégraisseurs, (SERDAR) flottateur (flottateur à air dissous SERDAF). On injecte de l’air pour générer des micro-bulles qui s’accrochent aux particules et les font remonter à la surface à la manière d’une bouée. »
Si certains de ces procédés existaient déjà, la force de Serinol a été d’affiner les process pour obtenir toujours plus d’efficacité, de facilité d’opération ou de sécurité des opérateurs. Les matériaux utilisés sont durables, robustes (acier inoxydable adapté à l’utilisation de client) et les appareils sont fabriqués en France. De plus, la spécialisation de l’entreprise permet un travail de recherche et d’amélioration constant. Ainsi une machine qui nécessitait auparavant un entretien quasi journalier n’a aujourd’hui plus besoin d’un opérateur attitré. On évite ainsi des opérations coûteuses et potentiellement à risque pour l’opérateur : “ En 2004 sur certaines flottateurs, on pouvait avoir 14 robinets à ouvrir pour les décrasser et depuis 2015 pour n’importe quel appareil, on a un seul point de détente incolmatable et ne nécessitant pas la présence d’un opérateur” ajoute Pierre Serna. Grâce à la qualité des prestations et le sérieux de l’équipe, Serinol a su gagner la confiance de ses clients et vend une quinzaine de flottateurs par an aux intégrateurs.
“Je travaille avec Serinol depuis plus de 25 ans, leurs machines sont fiables, simples et robustes. Ils ont de très bonnes équipes et ils sont constamment en recherche d’amélioration. Serinol propose une offre globale très complète, je n’ai jamais eu aucun problème avec le service après-vente, ils sont très efficaces.” explique le propriétaire d’une entreprise de traitement des eaux usées.
L’entreprise familiale a su trouver sa place en complémentarité avec les mastodontes du secteur pour que chaque projet, quelle que soit son envergure, puisse trouver une solution. Les retours clients sont très positifs et constructifs ils concourent à l’amélioration de la gamme. Basé en France, le service après-vente de Serinol garantit à chaque client des révisions performantes sur ses appareils car ils n’ont pas d’obsolescence programmée, les machines sont fiables et durables.
Loin de se reposer sur ses acquis, l’entreprise innove, le dernier né, sorti de l’usine en 2021 est le SERFLOC GT. C’est un nouveau système qui permet de contrôler de manière très précise les degrés de turbulence du flux pour obtenir un optimum de coagulation et de floculation. Une nouvelle machine tant dans le process que dans la forme qui diminue drastiquement les colmatages que l’on rencontre habituellement sur ces appareils. Serinol développe ainsi sa gamme pour répondre toujours mieux aux besoins de ses clients, la fiabilité et la pérennité de l’entreprise sont gages de confiance. Serinol est au service de l’amélioration continue pour la valorisation de cette ressource rare qu’est l’eau.
Référence : Centre d’information sur l’eau (cieau.com)
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